Pour la seconde année consécutive des membres de l'ACAC ont participé à la sortie qui était organisée le 7 août 2022 par l'association Mines en Corbières, en terre audoise. C'est toujours très intéressant pour nous de voir des sites différents, tout comme l'est la lecture de publications diverses qui sont consacrés aux mines de diverses époques. C'est bien évidemment la pratique du terrain avec la visite de nombreux sites et les comparaisons qu'on peut faire entre eux qui nous permet de mieux appréhender l'étude globale des sites miniers. Croyez en une expérience de quarante années d'explorations souterraines des mines anciennes ! Parce que nous avons vus des sites intéressants pour une étude archéologique à venir, ainsi que des concrétions d'aragonite corraloïde colorées en bleu pour l'un d'entre eux, nous ne dévoilerons pas le nom de ces mines ni leur emplacement.
Le groupe d'une trentaine de personnes est parti vers 8h45 pour une randonnée de près de huit kilomètres, jalonnée de cotes et de descentes un peu périlleuses parfois. Fort heureusement des passages dans des sous bois furent appréciés pour la sensation de fraicheur relative !
La première mine qui nous a intéressés s'ouvre dans les schistes. Nous y avons vu des filons de quartz à sulfures et notamment de la galène argentifère. Cette mine a été exploitée anciennement puis reprise au 19ème siècle en vue de la récupération de l'argent dans les sulfoantimoniures du plomb. Certaines parties des travaux semblent antérieurs à l'époque moderne.
Christine explore le réseau.
Le second site que nous avons découvert serait une mine d'argent qui fut exploitée au Moyen-Age et peut être même dès l'antiquité. Un travers-banc creusé dans le schiste d'une longueur de 250 m donnerait accès à des dépilages supérieurs et à un réseau inférieur qui sont aujourd'hui inaccessibles. L'accès au travers- banc montre de nombreuses traces d'outils. L'entrée est fermée, une station de pompage permettant d'alimenter en eau une commune a été installée sur le site.
L'entrée du travers-banc.
Traces d'outils.
C'est à l'ombre que notre groupe a pu pique niquer avant de visiter une autre mine.
Pause sandwich à l'ombre du sous bois pour Franz.
La troisième mine qui a été visitée après la pause casse croute est très intéressante. Les archéologues miniers savent très bien que la forme des galeries n'est pas un critère valable pour dater une exploitation minière exception faite peut être pour les mines médiévales. Dès l'entrée de cette mine la forme particulière de la galerie du travers-banc nous la fait rattacher sans hésiter au Moyen-Age. Nous avons eu la confirmation qu'il s'agit d'une mine qui a été exploitée d'abord comme mine d'argent au Moyen-Age puis reprise à différentes époques, dans un des livres en notre possession. A noter que comme c'est souvent le cas, la mine a été creusée en montant pour donner une pente pour permettre l'écoulement de l'eau et d'éviter ainsi le creusement d'une galerie d'exhaure. Des filons de quartz à sulfures dans les schistes et les grès contiennent la minéralisation suivante : Cu-Pb-Ag (Zn-Ni-Ba-Fe). Les parties terminales et le front de taille d'une galerie recèlent des concrétions d'aragonite coralloïde dont certaines sont colorées en bleu. Cela ne manquera pas d'intéresser des membres de notre équipe qui mènent actuellement une étude sur les concrétions qui sont teintées par le zinc où le cuivre dans notre région. L'étude archéologique de ce site remarquable reste à faire...
Quelques vues de la galerie du travers-banc.
La galerie du travers-banc vers la sortie.
Quelques vues des aragonites dans la mine (photos faites avec smartphone).
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