vendredi 21 septembre 2018

In memoriam Il y a deux ans le 21 septembre 2016 disparaissait Paul AMBERT

Paul nous a quittés le 21 septembre 2016. Grâce à sa combativité exceptionnelle, il a pu affronter 35 ans durant une implacable maladie rénale.


Paul est né le 30 janvier 1946 à Auch (Gers). Il était titulaire de plusieurs titres universitaires, Maitrise de géographie en 1971, doctorat de 3ème cycle, (géographie) en 1973, maîtrise de préhistoire en 1974, doctorat d’état en géographie en 1991.
Il débuta sa carrière au CNRS au Département de géographie à l’université d’Aix- Marseille en 1975 et devint directeur du GDR 1058 du CNRS (Travertins et dépressions fermées du Midi de la France) du 1.1.93 au 31.12.98.

Il a été nommé Directeur de recherche au CNRS en 1991 et intègrera en 1995 l’UMR 8555 au Centre d’anthropologie de Toulouse ou il prit la responsabilité du thème 7-3 de l’UMR « La première métallurgie en France méridionale ».


Il organisera deux colloques internationaux autour de la métallurgie du cuivre : le premier en 1996 à Cabrières «Cabrières-Hérault et le contexte régional du développement de la première métallurgie du cuivre en France méridionale » et le second à Carcassonne en 2002, « La première métallurgie en France et dans les pays limitrophes ».

En 1997 notre équipe réunie au sein de l’association Les amis de Cabrières, appuyée par la municipalité, mènera avec Paul Ambert un long combat contre l’administration à l’occasion des travaux sécuritaires à réaliser sur la concession minière orpheline de Cabrières.
Paul dirigera de 1996 à 2011 le PCR Mines et métallurgies préhistoriques des cuivres à antimoine-argent du midi de la France. Il développera à cette occasion des relations internationales avec des universitaires d’Allemagne, d’Espagne et du Chili. Une exposition reprenant le thème du PCR sera organisée à son initiative à la maison Gabriela Mistral du conseil général à Montpellier en janvier 2011.
Malgré ses problèmes de santé Paul ne ménagera pas ses efforts ces dernières années en particulier pour développer un programme de vulgarisation du secteur minier de Cabrières, le sentier patrimonial de Jaffet, et dernièrement le sentier des crêtes du Vissou.
Dans les garrigues de Montpellier

A l'archéodrome en 1996

A Pioch Farrus le 1er Mai 2014

Avec Salvador Rovira le 1er Mai 2014 à Pioch Farrus

A Pioch Farrus le 11 juin 2015


Nous l’avions vu pour la dernière fois à Cabrières à la mine de Pioch Farrus en juin 2015. Le projet de la municipalité de Cabrières de ré ouvrir la visite de la mine au public lui tenait à cœur, et c’est pour cela qu’il avait initié les recherches en cours dans et à l’extérieur de la mine. L’équipe des amis de Cabrières poursuit désormais ces travaux.

Un colloque international en hommage à Paul Ambert, parrainé par Jean Clottes et Jean Guilaine se tiendra à Cabrières du 15 au 19 octobre 2019

jeudi 13 septembre 2018

Végétaux fossiles du Viséen

Une prospection nous a permis aujourd'hui de découvrir des traces de végétaux fossiles dans le Carbonifère de Cabrières et plus précisément dans des grès du Viséen soit environ 330 à 346 millions d'années.
Plaque de grès à végétaux

Empreinte

Fragment d'une tige de plante fossilisée

mardi 11 septembre 2018

Opération de pompage

Dans le cadre de la seconde année d'étude archéologique de la mine de Pioch Farrus l'ACAC a entrepris en juillet et août 2018 l'étude du réseau - 14. C'est un ensemble de 250 m de galeries qui ont été creusées à partir de 1879. Les mineurs pensaient qu'en creusant sous les galeries antiques ils pourraient découvrir de riches filons de cuivre. Ce qui ne fut pas le cas. Le pompage des galeries nous a pris une semaine en utilisant deux pompes immergées. Nous avons eu la surprise de découvrir dans ce beau réseau aux galeries bien taillées des boisages de soutènement qui étaient encore en place. Des prélèvements de minerai ont été effectués par Emmanuel Dransart pour analyses. Un documentaire vidéo a été tourné et il sera présenté prochainement à la salle des fêtes de Cabrières.
Cette opération archéologique a pu être réalisée en partenariat avec la DRAC Occitanie, le Conseil départemental de l'Hérault, la commune de Cabrières, et les membres de l'ACAC et de l'ASCO.



Une pompe en action


Laurent effectue les relevés minéralogiques


Partie terminale d'une galerie de recherche



Une poche de quartz

Présentation de l'ACAC et de ses travaux

L'ACAC (Association Culturelle des Amis de Cabrières) est une association loi 1901 qui se consacre à l'étude des mines de cuivre du complexe minier de Cabrières-Péret dans le département de l'Hérault.
Les premières recherches ont démarré en 1979 sous l'impulsion de Paul AMBERT chercheur au CNRS. C'est cette année là que fut découvert la mine de Pioch-Farrus vierge, datée du Bronze ancien (- 2000 ans av. J.-C). Les années qui suivirent permirent de découvrir des ateliers de métallurgistes dont le plus important est le site de la Capitelle du Broum qui est situé sur la commune de Péret.
Le secteur minier compte au moins une quinzaine de points d'extraction qui ont été datés du Chalcolithique et du Bronze ancien.

Les secteurs miniers : à l'est du ruisseau de la Boyne, trois secteurs d'industrie minière du cuivre préhistorique sont connus jusqu'à présent : au nord, les Neuf bouches, sur la colline de Vallarade, directement à l'est de Cabrières, la colline du Pioch Farrus au sud-est du village, la Roussignole.
Les gites minéraux se trouvent situés dans les lambeaux dolomitiques du Dévonien ou au contact des schistes.

Le minerai : le cuivre gris (tétraédrite) la malachite et l'azurite sont les minerais les mieux représentés dans les exploitations préhistoriques de la région de Cabrières.
Le minerai se présente dans des filons de seulement quelques centimètres, préférentiellement situés dans une gangue de quartz. Dans quelques secteurs le minerai de cuivre est associé à la baryte et se présente sous forme de poches.

L'étude géochimique de minerais des trois principaux secteurs miniers confirme la présence constante et très largement dominante de la tétraédrite. Le même type d'analyses appliqué aux produits métallurgiques permet de souligner une nouvelle fois l'utilisation de cette tétraédrite et plus largement des cuivres gris et de la chalcopyrite locaux dès à l'origine de la métallurgie régionale.