Le président de l'ACAC Noël Houlès et Bernard Beaumes tous deux membres de la SAFEMM (Société archéologique française pour l'étude des mines et de la métallurgie) étaient présents à Moulis dans l'Ariège du 21 au 24 octobre 2021 pour les journées de rencontres annuelles des chercheurs français travaillant dans les domaines de l'archéologie minière et de la paléométallurgie. Ces journées se sont déroulées dans les locaux du SETE (Station d'Ecologie Théorique Expérimentale) du CNRS. On y étudie l'impact du changement climatique sur les petits animaux (oiseaux, batraciens, reptiles, papillons) les plantes et le milieu aquatique.
Nous avons d'ailleurs ouvert ces journées en présentant une communication sur une découverte originale que nous avons fait à la mine de Pioch-Farrus à Cabrières.
Le bâtiment du laboratoire du CNRS
Nous avons visité guidés par Olivier Guillaume le directeur adjoint de la station, le laboratoire souterrain, grotte-laboratoire dans laquelle sont élevés des cavernicoles dont des protées, amphibiens originaires de Slovénie et de Croatie.
Olivier Guillaume (à droite) devant l'entrée naturelle de la grotte de Moulis
Une vingtaine de communications ont été présentées durant le séjour. Elles concernaient les départements de l'Aveyron, l'Ariège, l'Hérault, le Puy de Dôme, les Hautes Alpes, les Alpes Maritimes, le territoire de Belfort, la Marne, la Lozère, les Pyrénées Atlantiques, les Pyrénées orientales, la Savoie ainsi que Paris (recherches archéométallurgiques à Notre-Dame de Paris et même l'Andorre et l'Espagne.
Une vingtaine de personnes ont participé aux conférences en présentiel et une dizaine en visio.
Des visites de sites nous ont permis de découvrir une partie du patrimoine minéralogique et métallurgique du Couserans. Nous avons découvert les installations de la laverie de la Plagne qui est située à 1100 m d'altitude et qui servait à traiter le minerai de zinc qui était exploité sur le versant espagnol.
A 1600 m en contre bas de la laverie se trouvaient les installations du bocard d'Eylie dans l'ancienne usine de traitement du minerai des mines du Bentaillou.
C'est dans le petit village de Rivènerert (168 habitants en 2018) que nous avons visité des vestiges liés à la métallurgie du fer. Le village est construit dans son centre sur un amoncellement de scories provenant de la réduction du minerai de fer qui était extrait à 200 m à l'ouest de l'église. On peut voir dans le petit cimetière de nombreuses scories qui tapissent son sol. Des scories sont visibles sur toute l'épaisseur de la butte du ferrier qui supporte le cimetière sur 4 à 5 m de haut. Des sondages archéologiques ont permis de dater le Ferrier du Ier siècle de notre ère. Un texte mentionne que le minerai de fer a été exploité au XIVème siècle. Le site a fait l'objet d'une exploitation à l'époque moderne, XIXème et début XXème siècle. Nous avons pu voir des minières ainsi que des fours de ces périodes.
Les réunions de la Safemm sont d'excellents moment de partages des connaissances, mais aussi de convivialité. C'est ainsi que nous avons pu partagé le verre de l'amitié pour fêter l'entrée au CNRS de notre trésorier Alexandre Disser. Quant à nous représentants de l'ACAC nous n'étions pas venus les mains vides puisque nous avons apporté un carton de l'excellente cuvée Pioch Farrus qui a été très appréciée, tout comme les préparations d'olives et de farigoule préparées par Bernard Beaumes.
En résumé un excellent accueil au SETE du CNRS à Moulis, une organisation parfaite concoctée par Alexandre Disser et Claude Dubois. A l'an prochain en Grèce au Laurion !
