La seconde campagne de fouilles s'est achevée en décembre 2023. En 2022 nous avons entrepris une première campagne de sondages sur le site des Condamines. Nous avons dégagé deux fosses qui contenaient des rejets de minéralurgie et de métallurgie.
![]() |
Coulée scoriacée sur tegula et fragment de paroi de four |
De nouvelles analyses de matériel métallurgique ont permis d’identifier à nouveau la présence de particules de galène et des gouttes métalliques avec éléments plomb. L’élément argent a été identifié dans les sulfures de cuivre et des gouttes de plomb. Les résultats de ces dernières analyses nous permettent de penser que l’atelier de métallurgie des Condamines en dehors d’une production de cuivre métal, a pu aussi effectuer des opérations de coupellation. D’autres analyses de résidus de métallurgie seront entreprises afin d’essayer de confirmer cette hypothèse. La présence de galène n’ayant pas été jusqu’à ce jour identifiée dans les analyses des minerais de Cabrières il conviendra d’effectuer de nouveaux prélèvements et analyses pour en rechercher la présence éventuelle. Le secteur de la Roussignole origine probable du minerai de cuivre traité sur l’atelier des Condamines sera en cela privilégié. En parallèle un travail d’inventaire des mines de plomb qui auraient pu alimenter en galène l’atelier métallurgique des Condamines (Lodévois, Monts d’Orb) sera entrepris.
Il ressort de l’étude anthracologique la présence de cinq taxons parmi les 701 charbons identifiés dans le fossé : le hêtre, le sapin, le chêne à feuillage persistant, le filaire nerprun alaterne et l’arbousier. On note une prédominance à 82% du bois de hêtre qui a servi à alimenter les fours et qui a pu être acheminé sur place sous la forme de charbon de bois.
L’étude du mobilier céramique qui a été découvert dans le comblement du fossé nous permet de confirmer que l’atelier de métallurgie des Condamines a fonctionné durant le principat d’Auguste et plus précisément au début du Ier s. ce qui offre une précision remarquable. Pour compléter cette étude, outre la question d’une production d’argent sur le site, qui pourrait ne correspondre qu’à un essai de coupellation, il manque l’essentiel, la fouille des fours métallurgiques.
Leur présence est vraisemblablement très proche des structures qui ont été fouillées lors des campagnes 2022 et 2023. Des moyens seraient nécessaires pour effectuer un décapage de surface afin d’en déceler la présence et de pouvoir les fouiller. Nous aurions ainsi pour la première fois en Occitanie et même dans le Sud de la Gaule[1] une étude complète d’un atelier de métallurgie antique du cuivre, voire de l’argent.