dimanche 7 avril 2024

L'ACAC a participé à l'assemblée générale du Spéléo club d'Olargues

 Ce samedi 6 avril 2024 avait lieu l'assemblée générale de l'ASCO à Olargues. L'ASCO c'est le club Spéléo qui nous épaule dans nos recherches archéologiques des sites miniers et notamment dans l'équipement des sites, les relevés topographiques et la photo souterraine. Plusieurs adhérents de l'ACAC en sont membres et quinze d'entre nous se sont rendus à Olargues à cette AG. Dès l'entrée de la salle où se tenait la réunion on était accueillis par le secrétaire Jean-Pierre et le trésorier Rémy qui réceptionnèrent nos paiements de cotisation et de repas et nous délivrèrent la carte d'adhérent. 

Accueil des adhérents par jean-Pierre et Rémy.







Le maire de la commune Jean Arcas a souhaité la bienvenue aux participants et dans son discours a renouvelé l'intérêt de la commune pour les recherches spéléologiques de l'ASCO et il a évoqué les problèmes d'approvisionnement en eau de nos jours dans les communes et tout l'intérêt d'y associer les spéléos pour trouver de nouvelles ressources.Le rapport moral de l'ASCO présenté par Xavier a fait état de très nombreuses explorations de cavités, séquences de désobstructions dans la région d'Olargues et notamment au Rec qui fait l'objet de travaux depuis plusieurs semaines. Jean-Pierre a quant à lui présenté les sites miniers qui ont fait l'objet de travaux à Cabrières et dans le secteur de Camarès. Michel a présenté la reprise de la topo de la mine de Bouco Payral. Il s'est révélé très convaincant dans sa démonstration de l'utilisation de l'iPhone 15 Max Pro pour la topo en3D des sites miniers.

Le rapport financier présenté par Rémy fait état de finances saines et a comme le rapport moral été voté l'unanimité. Après le renouvellement du bureau et le changement de président, Xavier Lerat remplaçant Daniel Guasco, est venu le temps des diaporamas relatant les dernières activités du club. Et après l'apéritif c'est notre président cuisinier qui nous a régalés comme d'habitude avec un excellent repas !






Le professeur Fauré



Comme toujours il a régné une excellente ambiance lors de ce rassemblement. Je retiendrais pour ma part d'après les discours qui ont été tenus que l'on semble désormais vouloir associer les spéléos dans diverses commissions où comités, problème d'alimentation en eau oblige ! Il était temps, et cela nous change à contrario des discours des écolos extrémistes qui par ailleurs dans certaines instances interdisent l'accès aux grottes aux spéléos pour soit disant ne pas perturber les chauves-souris. Comme si tout Spéléo qui se respecte ne prenait pas les dispositions qui s'imposent pour ne pas les déranger !  



dimanche 18 février 2024

Deuxième campagne de fouilles sur l'atelier de métallurgie du Haut Empire des Condamines à Cabrières

 La seconde campagne de fouilles s'est achevée en décembre 2023. En 2022 nous avons entrepris une première campagne de sondages sur le site des Condamines. Nous avons dégagé deux fosses qui contenaient des rejets de minéralurgie et de métallurgie. 

Fosse en cours de fouille

Vue de deux fosses de rejets de métallurgie

Ces fosses ont livré des restes de foyers ainsi que de nombreuses scories. Ce type de fosses a pu être comparé avec une fosse de même type que nous avons fouillé sur le site de la Tude à 1 km à l'ouest. Les scories qui ont été étudiées par Emmanuel Dransart (Laboratoire EMTT) montrent une quantité importante de plomb. Ce qui semble démontrer un procédé métallurgique de coupellation afin d'extraire l'argent de la tétraédrite provenant des mines de la Roussignole.

En 2023 le Service régional de l'Archéologie a prescrit une fouille programmée. Durant cette campagne de fouilles nous avons pu dégager un fossé agraire qui est apparu à une profondeur de 0,60 m sous le niveau du sol actuel de la parcelle et à 2,50 m à l'ouest de la première des deux fosses fouillées en 2022. 


Début du décapage du fossé

Le fossé a été dégagé sur une douzaine de mètres de longueur. Sur une longueur de 2,50 m le comblement du fossé contenait un remplissage d'argile plastique, des pierres, des fragments de paroi de four mêlés à des fragments de tegulae recouverts de coulées scoriacées, ainsi que des charbons et des scories.

Vue du comblement argileux

L'autre partie du fossé contenait un remplissage issu du déversement de restes de foyers ainsi que des scories broyées. Ce sont 700 fragments de charbons de bois qui ont pu être étudiés par Julien Chardonneau-Henneuse qui a identifié la présence de 5 taxons dont du bois de hêtre(82%) associé à du sapin, du chêne à feuillage persistant, le filaire/nerprun alterne et l'arbousier. 

Vue du fossé


Six coupes ont été pratiquées dans le comblement du fossé afin d'étudier son comblement. Comme pour les fosses fouillées précédemment le comblement du fossé est essentiellement constitué par des rejets de foyers de métallurgie, des fragments de paroi de four et des résidus de fonderie (cuivre et argent)

Coupe 

Fragments d'un vase dans le comblement du fossé

Coupe

Vue en coupe d'un charbon au microscope

Plan du fossé

La fouille manuelle du fossé a permis d'observer l'homogénéité de son comblement. Le petit lot de céramiques et d'amphores associés nous situent dans un horizon augustéen tardif affirmé. L'absence totale de sigillée sud-gauloise est à remarquer et en accord avec le faciès général du mobilier (étude Stéphane Mauné). 



Analyse de scories (E.Dransart, laboratoire EMTT)


Coulée scoriacée sur tegula et fragment de paroi de four


         De nouvelles analyses de matériel métallurgique ont permis d’identifier à nouveau la présence de particules de galène et des gouttes métalliques avec éléments plomb. L’élément argent a été identifié dans les sulfures de cuivre et des gouttes de plomb. Les résultats de ces dernières analyses nous permettent de penser que l’atelier de métallurgie des Condamines en dehors d’une production de cuivre métal, a pu aussi effectuer des opérations de coupellation. D’autres analyses de résidus de métallurgie seront entreprises afin d’essayer de confirmer cette hypothèse. La présence de galène n’ayant pas été jusqu’à ce jour identifiée dans les analyses des minerais de Cabrières il conviendra d’effectuer de nouveaux prélèvements et analyses pour en rechercher la présence éventuelle. Le secteur de la Roussignole origine probable du minerai de cuivre traité sur l’atelier des Condamines sera en cela privilégié. En parallèle un travail d’inventaire des mines de plomb qui auraient pu alimenter en galène l’atelier métallurgique des Condamines (Lodévois, Monts d’Orb) sera entrepris.

 

         Il ressort de l’étude anthracologique la présence de cinq taxons parmi les 701 charbons identifiés dans le fossé :  le hêtre, le sapin, le chêne à feuillage persistant, le filaire nerprun alaterne et l’arbousier. On note une prédominance à 82% du bois de hêtre qui a servi à alimenter les fours et qui a pu être acheminé sur place sous la forme de charbon de bois.  

 

         L’étude du mobilier céramique qui a été découvert dans le comblement du fossé nous permet de confirmer que l’atelier de métallurgie des Condamines a fonctionné durant le principat d’Auguste et plus précisément au début du Ier s. ce qui offre une précision remarquable. Pour compléter cette étude, outre la question d’une production d’argent sur le site, qui pourrait ne correspondre qu’à un essai de coupellation, il manque l’essentiel, la fouille des fours métallurgiques. 

Leur présence est vraisemblablement très proche des structures qui ont été fouillées lors des campagnes 2022 et 2023. Des moyens seraient nécessaires pour effectuer un décapage de surface afin d’en déceler la présence et de pouvoir les fouiller. Nous aurions ainsi pour la première fois en Occitanie et même dans le Sud de la Gaule[1] une étude complète d’un atelier de métallurgie antique du cuivre, voire de l’argent.

 

 



[1] Nos recherches bibliographiques sont restées vaines sur le sujet.




dimanche 10 décembre 2023

Relevés de surface à la Roussignole

Le massif de la Roussignole à Cabrières a fait l'objet en 2015 d'un pré-inventaire des sites archéologiques. En 2022 l'ACAC après avoir obtenu l'autorisation de la DRAC a entamé une première campagne de prospection inventaire de cet important secteur minier. Chaque site qui est inventorié fait l'objet d'une description précise (géolocalisation, levé topographique, étude géologique et archéologique). L'étude des sites miniers demande parfois du temps car certains sont enfouis sous une épaisse végétation et nécessitent des heures de travaux de débroussaillage afin d'avoir une bonne lecture des vestiges. Ainsi cette année le site minier Roussignole 15 a demandé trois mois de préparation avant de pouvoir entamer son étude. En préparation d'une nouvelle campagne d'études en 2024, une quinzaine de membres de l'ACAC viennent de faire une reconnaissance des sites à inventorier qui sont masqués par une abondante végétation. Là aussi plusieurs journées de terrain sont à prévoir pour manier la machette et la tronçonneuse pour dégager les sites à étudier.

Entrée de la mine Roussignole 2

                                               Coupole d'exploitation au feu, chalcolithique

L'entrée de la mine Roussignole 2 vue de l'intérieur

Mine Roussignole 2 attaque au feu chalcolithique

Mine Roussignole 6, travaux comblés

Site Roussignole 2 B

Observation d'un remplissage de paléokarst

          Prise de notes

         Création d'un sentier

Une bonne expérience est nécessaire pour appréhender l'étude des sites miniers. En 2024 cela fera 45 ans de pratique du terrain pour certains membres de l'ACAC ! L'un des objectifs de ces campagnes d'inventaire des sites miniers, c'est d'essayer de les dater. La découverte d'artéfact archéologique peut nous donner des éléments de datation. Les sites miniers ayant fait l'objet d'exploitation et de ré exploitation à diverses époques, seules des études approfondies dans un second temps (sondages, datation de charbons) permettront de dater les différentes phases d'extraction du minerai de cuivre des sites.

Observations en milieu souterrain



Séance de levés topographiques
 
Après la matinée passée dans l'épaisseur des garrigues cabriéroises l'équipe s'est retrouvée à son QG la mine de Pioch Farrus pour partager une bonne grillade de saucisse cuite par le grand Pierre. Les discussions vont bon train et les sites entrevus ce jour augurent d'intéressantes journées à venir lors des sorties qui seront organisées en 2024 !

Le cuistot du jour




Les discussions s'éternisent comme toujours et c'est à la tombée de la nuit que tout le monde rentre chez lui après une bonne journée passée entre amis passionnés.