dimanche 5 mai 2024

Relevés archéologiques à la Grotte-mine Roussignole N°2

 Les toutes premières observations archéologiques viennent d'être effectuées à la grotte-mine R2 à Cabrières. La singularité de ce site c'est son appartenance à un très vieux karst d'époque Primaire qui a été démantelé par l'érosion. A proximité de l'emplacement du site on peut voir des tables de calcite ainsi que des fragments de colonnades qui attestent de la présence d'un réseau karstique ancien. Le site a connu plusieurs phases de remplissages de dépôts caillouteux qui ont été transformés en brèches, de vidange et d'érosion que nos collègues géologues étudient actuellement.

                                                              Remplissage de brèche.

Concrétions stalagmitiques.

Plancher stalagmitique dans un dépôt de colluvions bréchique.

On pénètre de nos jours dans le site dans la partie restante d'une grotte qui s'ouvre dans de la dolomie dévonienne dans laquelle de petits filonets de cuivre ont été exploités dès le chalcolithique, puis durant la période gallo-romaine et peut être même pendant l'antiquité tardive. Il a été découvert sur le site plusieurs maillets préhistoriques. Il est bon de rappeler que la dénomination de marteau est plus appropriée car les outils en quartzite que l'on trouve sur les sites miniers préhistoriques de Cabrières ne présentent pas comme on peut l'observer sur les outils trouvés à la mine de Bouco-Payrol dans l'Aveyron où dans d'autres mines en Espagne des traces de rainure destinées à un emmanchement. Il a été toutefois découvert à Cabrières de rares exemplaires de pic où de marteau qui présentent des traces manifestes d'emmanchement et le terme de maillet est fréquemment employé pour désigne cet outillage.

Entrée du site.

Un pilier stalagmitique est situé au fond de l'actuelle grotte et deux boyaux situés au-dessus permettent un accès à la suite du réseau souterrain qui ne présente pas un développement important (moins de 80 m) bien que des boyaux soient impénétrables.

L'entrée de la grotte-mine vue de l'intérieur.

Le pilier stalagmitique et l'un des boyaux d'accès.

Type de filon de cuivre (5 à 10 cm de long.

Petite salle concrétionnée.

Dans une partie haute du réseau souterrain, proche de la surface, on trouve la présence de baryte massive. Quelques coups de pointerolle sont visibles par endroits. Le minerai de cuivre qui a été extrait de la mine est du cuivre gris. 

Baryte massive et dolomie dans la partie haute du site.

Certaines parties du site présentent à l'évidence des traces d'une attaque au feu des parois rocheuses. Des investigations futures, sondages à la recherche de charbons, (pour datations c14) ou l'utilisation de la méthode de la thermoluminescence permettraient d'obtenir de précieuses informations sur les différentes périodes d'exploitation de cette atypique mine.








 





Photos: J.L Hasbroucq